Histoire d'Ariane 4
Les premiers modèles opérationnels de lanceur apparaissent en 1957 dans l’ancienne URSS, puis en 1958 aux Etats-Unis. Face à l’avancée américaine et soviétique, les Européens semblent à la traîne, réduits au rôle de simples spectateurs. Pour faire face à cette situation, les dirigeants européens adoptent alors l’idée d’une organisation regroupant les ressources des nations européennes. La France, par l’intermédiaire du CNES, soutient pleinement le projet.
L’Agence spatiale européenne (ESA) voit le jour le 20 septembre 1973. Elle combine les objectifs des anciennes Organisations européennes pour la mise au point et la construction des lanceurs (Eldo) et de l'Organisation européenne de recherche spatiale (Esro), datant toutes deux du début des années 60.
Un objectif prioritaire
L’un des objectifs prioritaires du CNES, lors de sa création en 1961, était de réunir les compétences nécessaires à la construction d’un lanceur. L’objectif est rapidement atteint : le 1er lanceur français, baptisé Diamant A, décolle le 26 novembre 1965, plaçant sur orbite une capsule technologique surnommée Astérix.
Diamant A dérive du programme militaire « Pierres précieuses » comprenant 5 véhicules d’essai (Agathe, Topaze, Emeraude, Rubis et Saphir).
Sa réalisation fut permise grâce à un accord de coopération signé en 1962 entre le CNES et le Ministère de l’armement pour le développement d’un lanceur à vocation civile. Les 4 vols d’essai effectués par la fusée sont un succès. En 1970, la version opérationnelle du lanceur, Diamant B, voit le jour.
Avec 10 vols réussis sur 12, le programme Diamant constitue une véritable réussite pour la France et hisse alors le pays au rang de 3eme puissance spatiale mondiale juste après l’ex Union Soviétique et les Etats-Unis. L’expérience acquise par le CNES lui permet de proposer à l’Esa le développement d’un nouveau lanceur, plus lourd et plus performant. La première pierre du programme Ariane est alors posée.
La naissance du programme
Réunis à Bruxelles dans le cadre d’une conférence spatiale, 10 pays européens, dont la France, décident le 31 juillet 1973 de produire un lanceur de satellite : L III S (lanceur de 3e génération de substitution), plus connu sous le nom d’Ariane. L’objectif affirmé est de donner à l’Europe un accès à l’espace en toute indépendance
Le programme est conduit et financé par l’ESA qui confie le développement et la conduite technique du projet à la Direction des lanceurs du CNES. Cette part importante dans le pilotage d’Ariane a été possible grâce au financement préalable des militaires (Diamant).
La France finance ainsi près de 2/3 du programme et s’engage à combler les dépassements éventuels de budget. Une équipe de 100 personnes est mise à la disposition du programme Ariane.